samedi 19 octobre 2013

Un jour, dans le métro





Un jour, dans le métro


Une forêt de jambes dans le métro bondé,

Assise par terre, j'observe, la tête relevée,

Les wagons se remplissent à la station de Goya,

Des gens par ci, par là je peux te dire qu'il y en a,

Y'avais des types avec une poupée gonflable,

Une femme me cède sa place, elle est serviable !

Trop de parfum, franchement ça schlingue

Mais ces potes rigolent, ils vont faire la bringue,

Les mecs hurlent comme des malades à Serrano,

Habillés sur leur trente-et-un, costards en promo,

Ils ont beuglé comme des mammouths en ruth,

Ont des regards d'enfants, mais non de brutes

L'effervescence espagnole du samedis soir,

J'écris depuis mon siège pour vous en faire part,

Des filles se relatent les derniers événements

Pas de cours avant lundi, elles ont le temps,

Des mecs avec des maillot du Real match en vue,

« Hay partido en el Bernabeu » dit-on dans la rue,

Puis c'est mon arrêt, dehors le ciel est bleu, rosé,

Limpide, azuré, par le vent balayé

Une décapotable rouge traverse le boulevard,

Toutes les générations se confondent dans les bars,

Dans un coin, une deux-doche prend la poussière

Depuis longtemps elle attend sous son réverbère,

Sur la terrasse, des amis devant leurs portables,

Ne se parlent, pianotent, c'est bien regrettable,

Mémés qui comparent les prix d'un salon de coiffure,

Avec leurs permanentes elles ont une bien fière allure,

Des amoureux sous les abribus encore ensoleillés,

Des gamins avec des chips qui se baladaient,

Dans le parc voisin des cabots promènent leur maître,

Une fois à destination, je remonte à pieds, ascenseur, sale traître !

Mais lundi matin dans le métro la bonne humeur s'est distillée

Bâillements, regards perdus, la foule s'est dispersée,

Je compte les rides du cou d'un chauve, ennuyée

À la surface, quelques pas et je franchi la grille du lycée.

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