Un jour, dans le métro
Une forêt de jambes dans
le métro bondé,
Assise par terre,
j'observe, la tête relevée,
Les wagons se remplissent
à la station de Goya,
Des gens par ci, par là
je peux te dire qu'il y en a,
Y'avais des types avec une
poupée gonflable,
Une femme me cède sa
place, elle est serviable !
Trop de parfum,
franchement ça schlingue
Mais ces potes rigolent,
ils vont faire la bringue,
Les mecs hurlent comme des
malades à Serrano,
Habillés sur leur
trente-et-un, costards en promo,
Ils ont beuglé comme des
mammouths en ruth,
Ont des regards d'enfants,
mais non de brutes
L'effervescence espagnole
du samedis soir,
J'écris depuis mon siège
pour vous en faire part,
Des filles se relatent les
derniers événements
Pas de cours avant lundi,
elles ont le temps,
Des mecs avec des maillot
du Real match en vue,
« Hay partido en el
Bernabeu » dit-on dans la rue,
Puis c'est mon arrêt,
dehors le ciel est
bleu, rosé,
Limpide,
azuré, par le vent balayé
Une
décapotable rouge traverse le boulevard,
Toutes
les générations se confondent dans les bars,
Dans
un coin, une deux-doche prend la poussière
Depuis
longtemps elle attend sous son réverbère,
Sur
la terrasse, des amis devant leurs portables,
Ne
se parlent, pianotent, c'est bien regrettable,
Mémés
qui comparent les prix d'un salon de coiffure,
Avec
leurs permanentes elles ont une bien fière allure,
Des
amoureux sous les abribus encore ensoleillés,
Des
gamins avec des chips qui se baladaient,
Dans
le parc voisin des cabots promènent leur maître,
Une
fois à destination, je remonte à pieds, ascenseur, sale traître !
Mais lundi matin dans le
métro la bonne humeur s'est distillée
Bâillements, regards
perdus, la foule s'est dispersée,
Je compte les rides du cou
d'un chauve, ennuyée
À
la surface, quelques pas et je franchi la grille du lycée.
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