mercredi 13 novembre 2013

Les gens gris



Après avoir beaucoup galéré, voilà mon dernier slam, dites moi ce que vous en pensez et likez la page Facebook Made in Folka!!!!!!!




Les gens gris



Madrid est plongé dans une brume laiteuse,

La ville se dresse d'une allure bien piteuse,

L'autoroute, un précipice dont le bout,

A été effacé par la vapeur des égouts,

Les quatre tours, des cariatides rigidifiées,

Indifférentes, de haut nous regardent passer,

De plus, la colonne vertébrale de cette cité,

Apparaît comme une carcasse déchiquetée,

Ne rampent plus par terre les bonimenteurs,

Qui ont déserté le goudron de bonne heure,

Des passants marchent le visage fané,

Les gens gris, ainsi je les ai appelés,

Quand les vies de certains s’enivrent,

Eux pas à pas, essayent de survivre,

 

Les gens gris, nous seuls à marcher dans les boyaux voilés

Nos chaussures ont été trouées, les rats les ont bouffées,

Les vermines de la société, de simples blattes,

Nos regards sont figés, nos tronches sont plates,

 

Dans le froid, de mon haleine, je réchauffe mes mains,

Je ne sais plus où se sont perdus les souvenirs lointains,

Monotonie rectangulaire que le soleil viendra briser,

Dans cette noirceur ambiante, aucun vestige de clarté,

Ici ne règne que le clair obscur dont jouit la concavité,

Seules reluisent un peu les feuilles lustrées des pruniers,

Certains se disent que rien ne les réussis,

Des gens bouffis par la vie, les gens gris,

Comme si une bête les poursuis, tapie dans l'ombre,

Ces êtres finalement ne sont plus que décombres,

Une nonchalance au passé, au futur et au présent,

Décrépitude des sourires suspendus dans le vent,

Certains se disent que rien ne les réussis,

Des gens bouffis par la vie, les gens gris,

Tout n'est que noir, que blanc, que gris,

En fin de compte, tout n'est que pluie,



Les gens gris, nous seuls à marcher dans les boyaux voilés

Nos chaussures ont été trouées, les rats les ont bouffées,

Les vermines de la société, de simples blattes,

Nos regards sont figés, nos tronches sont plates,


 

Ils en ont marre de plaire à cette galerie des souris,

Qui écoutent sourdement et ensuite qui rient,

Ils sont brisés, blasés, blessés, tellement vidés,

Moralement, physiquement, ont les a épuisés,

Ils sont usés par tous les cons et tous les bons,

Qui les ont vu couler seuls au fil des saisons,

Et toi qui nous regarde depuis ta fenêtre et sourie,

Quelles sont chez toi les couleurs que la vie a ternies?



Les gens gris, nous seuls à marcher dans les boyaux voilés

Nos chaussures ont été trouées, les rats les ont bouffées,

Les vermines de la société, de simples blattes,

Nos regards sont figés, nos tronches sont plates.


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