L'herbe
verte
Pour tous ceux qui ne me
connaissent pas tout à fait,
J'leur fais mon portrait
perso qui va peut-être les aider
Ma descente aux enfers
commença dans un putain de bureau,
Petit, réchauffé aux
radiateur, aux fenêtres des barreaux,
J'étais optimiste,
j'étais rêveuse, je regardais mon bourreau,
Sur la table, avec mon
futur, il avait l'air de jouer au tarot,
Il me souriait niaisement,
comme un gamin qui joue aux légos,
La sentence est tombée
sur moi comme un grand seau d'eau
Pintade! C'est toi qui va
finir par se retrouver dans un cachot!
Tu m'avais destiné à la
douleur, j'ai trouvé le réconfort chez les mots,
Ainsi s'ouvrit pour moi le
début d'un parcours du combattant,
J'en tremble encore, le
cœur écorché, le cœur encore battant,
Pour pouvoir donner tout
l'amour que je n'avais su rendre,
L'envie de devenir
quelqu'un a grandit dans mon ventre,
Comme un monstre qui avale
les chimères de l'enfance,
J'en ai eu marre qu'on
dise que j'étais sujet à la démence,
J'ai finis par comprendre
que ma vie n'était pas un dépotoir,
Et j'ai alors commencé à
faire le tris dans mes déboires,
Mes faiblesse je vous les
expose, j'en parle à autrui,
Une flûte n'excelle
jamais rangée dans son étui,
Au lycée, il faut
toujours rentrer dans un moule conçus
Par des gens trop carrés
qui ne se sont pas attardés dessus,
J'ai connus des gens qui
sont les plus intolérants de la Terre,
Qui trouvent des gens
haïssables, ils ne les connaissent guère,
On entend souvent que la
jeunesse n'a plus de convictions,
Je préfère penser que ça
n'a pas de fond, ce n'est qu'un dicton,
Notre génération a
grandi en entendant parler de la crise,
On avance pas à pas,
relevant l'imposition de la mise,
Pas le temps de craindre
le futur qui nous donne le trac,
Les désillusions sont
derrière la porte de notre baraque,
On se demande si il est
préférable de cueillir des œillets,
Simplement les regarder ou
choisir les roses fanées,
Laisser que mon cœur
s’inonde comme une mangrove,
Ou lever le menton bien
haut et se dire que ce n'est pas grave,
Si il faut vivre chez les
tarlouzes, soyons le à notre tour,
Le mal du siècle a
toujours existé il n'existe aucun détour,
Désormais il ne faut plus
vivre les deux pieds dans la fiction,
Et il ne nous reste qu'a
modeler notre propre perfection,
Faudra nous mentir à
moitié car on ne sera jamais satisfaits,
On idéalise le bonheur
mais il n'est jamais parfait,
L'herbe sèche brûle mais
l'herbe verte ne brûle pas,
Et quand l'herbe sèche
aura brûlé, l'herbe verte renaîtra.
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