dimanche 23 février 2014

On t'appelait Brouillard


Je me demandais pourquoi on te surnommait Brouillard,

La question m'est survenue quand je rentrais tard le soir,

Certains disent que tu es détraqué, qu'il n'y a plus de sentier,

Entre ton cœur et ton cerveau et que tu es couvert de plaies,

Tu avais une quinte de toux quand je t'ai connu mais ainsi,

Tu ne parlais pas, ne t'étendais pas sur des conneries,

J'ai vu plus tard que tu évitais les phrases pré-conçues,

Les conversations creuses ainsi que les idées reçues,

On laissait planer des phrases et la gêne s'amenuisait,

Tous ces petits riens qui ont été sacralisés,

Nous avons des battements de cœur parfois discordants,

Qui nous secouent d'un rythme effréné ou plus calmement,

Je te vois quand ton esprit s'égare par la fenêtre,

Tu te demandes qui tu es ou qui voudrais tu bien être,

Si je pose une question tu réponds évasivement,

Tu n'as pas de camp, marche sur un No man's land permanent,



Qui aurait dit qu'on pourrait se connaître ainsi Brouillard,

Qu'on pourrait vivre suspendus à un hasardeux espoir,

Se sont rencontrés nos cœurs enveloppés d'une brume ouatée,

Que nos certitudes pourraient être changées d'une doigtée,

Les qu'en dira t’ont, qu'en diras-tu, Brouillard, je m'en fout,

Parce que ça fait longtemps que je ne joint plus les deux bouts,



Parceque nous zigzaguont entre les bornes du chemin,

Toujours loin des sentiers battus, Brouillard, toujours trop loin,

Dans ce monde qui tourne parfois sans nous et parfois trop vite,

Y'a des jours où l' on se cherche, y'a des jours où on s'évite,

À la recherche d'authenticité, de sincérité,

Et cherchant une issue aux champs qui ont étés minés,

Si je m'écoutais penser, ça ferait longtemps que je serai partie,

Je le fais souvent et je me terre dans mes ressentis,

Des fois nous nous noyons dans la procrastination,

Et voulons vivre en paix sans pression sur nos poumons,

Respirer, respirer encore pour aller de l'avant,

Parler, parler, adieu à notre mutisme encombrant,

Nous nous protégeons mutuellement de la tourmente,

Machinalement, instinctivement, de cette déferlante,

Qui nous submerge dans le pessimisme et l'incertitude,

Et j'en ais marre, tu en as marre, ça deviens trop rude,



Qui aurait dit qu'on pourrait se connaître ainsi Brouillard,

Qu'on pourrait vivre suspendus à un hasardeux espoir,

Se sont rencontrés nos cœurs enveloppés d'une brume ouatée,

Que nos certitudes pourraient être changées d'une doigtée,

Les qu'en dira t’ont, qu'en diras-tu, Brouillard, je m'en fout,

Parce que ça fait longtemps que je ne joint plus les deux bouts,



Alors Brouillard je t'offre le grattement de mon stylo,

Un billet pour le pays des voiles fardées, l'azur des flots,

Un engrenage défait pour que tu le montes à ta guise,

Un balai car sur tes paupières y'a une couche de poussière grise,

Un Rubick's Cube pour que tu te retrouves dans ses facettes,

Des rêves chimériques, pour voire le monde une paire de lunettes,

Tous ces petits moments d'éternité que nous avons à rattraper,

De l’improvisation, la routine ne pourra nous happer,

Avant que l'encre ai séché, les mots se soient écaillés,

Ou alors quand mes mots et mes os seront épuisés,

Je t'offrirai ces paroles cueillies, preuve d'un temps enfouit,

Et incertain où se mêlèrent nos destins et nos vies,

Parce que tous les gens qui viennent ici ont une histoire,

Je raconte celle de cette brume parfois blanche, parfois noire,

Celle de qui ? Celle de quoi ? De deux êtres ou de deux pantins ?

De deux êtres miroitants au parcourt plutôt incertain,



Qui aurait dit qu'on pourrait se connaître ainsi Brouillard,

Qu'on pourrait vivre suspendus à un hasardeux espoir,

Se sont rencontrés nos cœurs enveloppés d'une brume ouatée,

Que nos certitudes pourraient être changées d'une doigtée,

Les qu'en dira t’ont, qu'en diras-tu, Brouillard, je m'en fout,

Parce que ça fait longtemps que je ne joint plus les deux bouts.

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