dimanche 9 février 2014

Rien de nouveau chez les cafards



La séance se tient de nuit, les fautifs sont de sortie,


La bête attends dans sa cellule humide où les rats pullulent,


Embusqués sont les ennemis qui plaident la faute subie,


On y voit des noctambules, des charognards qui hululent,




La bête hors du cachot se traîne d'une démarche apathique,


Faisant grincer ses côtes faméliques, son corps rachitique,


Elle est sur la sellette, tente de tenir droit son squelette,


À cette assemblée, cette infamie, il faudra tenir tête,



Les esprits sont rouillés comme chacun des écrous des portes,


En bon orateur le plaidoyer commence sa défense,


Il désigne les corrupteurs, lit ses notes et puis rapporte,


Que comme pièce à conviction ne reste que de l'innocence,




Cette cour d'insectes ailés jubile, mécanique fataliste,


La séance sera longue comme l'on prédit les juristes,


La bête regarde autour d'elle et décide d'élever sa voix,


Elle fait claquer ses menottes, ils ne l'abattrons pas,




Vous tous, coupables ceux qui prêchent la douleur par stratégie,


Coupables ceux qui subissent et ceux qui font subir, elle dit,


Mais combien de défauts se cachent derrière chaque carapace ?


À quoi sert cette prédation qui nous convertit en rapaces ?



Combien de trahisons hargneuses faudra-t-il endosser ?


Cette jeunesse de robe nous protégera-t-elle des dangers embusqués ?


Demain je meurt, je ne verrais pas les dernières feuilles caduques,


J'abandonnerais ce monde peuplé d'insectes qui assèchent nos sucs.

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