La séance se tient de nuit, les fautifs sont de sortie,
La bête
attends dans sa cellule humide où les rats pullulent,
Embusqués sont
les ennemis qui plaident la faute subie,
On y voit des
noctambules, des charognards qui hululent,
La bête hors
du cachot se traîne d'une démarche apathique,
Faisant grincer
ses côtes faméliques, son corps rachitique,
Elle est sur la
sellette, tente de tenir droit son squelette,
À cette
assemblée, cette infamie, il faudra tenir tête,
Les esprits
sont rouillés comme chacun des écrous des portes,
En bon orateur
le plaidoyer commence sa défense,
Il désigne les
corrupteurs, lit ses notes et puis rapporte,
Que comme pièce
à conviction ne reste que de l'innocence,
Cette cour
d'insectes ailés jubile, mécanique fataliste,
La séance sera
longue comme l'on prédit les juristes,
La bête
regarde autour d'elle et décide d'élever sa voix,
Elle fait
claquer ses menottes, ils ne l'abattrons pas,
Vous tous,
coupables ceux qui prêchent la douleur par stratégie,
Coupables ceux
qui subissent et ceux qui font subir, elle dit,
Mais combien de
défauts se cachent derrière chaque carapace ?
À quoi sert
cette prédation qui nous convertit en rapaces ?
Combien de
trahisons hargneuses faudra-t-il endosser ?
Cette jeunesse
de robe nous protégera-t-elle des dangers embusqués ?
Demain je
meurt, je ne verrais pas les dernières feuilles caduques,
J'abandonnerais
ce monde peuplé d'insectes qui assèchent nos sucs.
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