Je vois le métro
démarrer, l'autre à côté reste immobile,
Je vois des ados
s'embrasser, le wagon s'ébranle et vacille,
Car dès que le printemps
revient, la vie de bohème continue,
Se construisant, croyant à
l'impossible sans croire à l'absolu,
On déambule dans les
souterrains, sac de couchage à la main,
On est pas tout à fait
comme hier, ni tout à fait comme demain,
La nuit on découche dans
la ville plusieurs fois,
Le week-end on retourne à
la campagne pour rejoindre les bois,
On a notre côté sauvage
et notre côté conventionnel,
Vivant nos nouveaux émois
et connaissant un autre réveil,
Ces jours la nature se
réveille derrière les carreaux embués,
Sur le gazon, le soleil
filtré par les branches enlacées,
Accorde de la gaieté à
notre rire qui dérègle les marrées,
Et nous accompagne
quelques fois dans nos escapades enfiévrées,
Alors nous partons à la
recherche de nos paradis perdus,
Tout en torpillant les
convenances, déambulant dans les rues,
On réécrit oniriquement
nos poèmes déchirés,
Nous fondant dans un décor
imaginaire et oublié,
On marche au grès des
éventualités dont on ne sait profiter,
Et on ne sera jamais assez
normaux pour notre anormalité,
Macadam, macadam, le
bitume fut longtemps notre scène préférée,
Nous affranchissant des
Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,
Vivant les après-midis
d'été, avec une nouvelle frénésie
Il n'y a jamais de mots
vains dans notre silencieuse anarchie,
Quand on se met à nu on
conserve des images aliénantes,
Plein de visions gravées
au fer rouge et parfois violentes,
Surtout désordonnées :
une barbe de trois jours, fleurs de papier crépon,
Des grues en papier, des
yeux verts, des rires sans le coup des éperons,
Nuits blanches où
l'éveillement arrive à vaincre la fatigue,
Tous les murs que nous
nous sommes construits comme des digues,
On joue le tout pour le
tout à défaut de se ramasser,
De façon mal assurée
mais avec la meilleure des volontés,
Et même si « vie »
n'a jamais été mon mot préféré,
Je lui voue un culte
indéniable depuis que je sais l'aimer,
Y'a toi Brouillard, aussi
ceux qui errent avec moi dans les boulevards,
Ceux sont eux qui m'ont
soignée, illuminé mon regard hagard,
Renoué mes veines
démêlées et calmé mon sang altéré,
Et surtout freiné cette
onde de choc qui aurait pu me faire sombrer,
Le corps a trop souffert
des névroses, d'une folie bien enfouie,
Pas de mots et pas de
couleurs, juste une profonde atonie,
Autour de moi c'était
devenu étouffant et encombrant,
Mais il n'est jamais trop
tard pour retrouver notre âme d'enfant,
Nous avons été jugés,
jugés trop fragiles mais ce temps est fini,
Dorénavant des murs on
arrachera le papier peint gris,
Macadam, macadam, le
bitume fut longtemps notre scène préférée,
Nous affranchissant des
Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,
Vivant les après-midis
d'été, avec une nouvelle frénésie
Il n'y a jamais de mots
vains dans notre silencieuse anarchie,
Quand la vie est
sinusoïdale, on se retrouve tous dans le Retiro,
Reprennent nos sorties
écoutant Jimi Hendrix, ambiance rétro,
Plus de place pour les
regrets, c'est bien derrière maintenant,
Il n'y a que nous, le ciel
bleu et les oiseaux lévitants,
Sans chercher à
comprendre car la logique rend tout ennuyant,
Peu importent les mois
déjà passés et peu importe le temps,
On ne va pas attendre que
le bonheur nous tombe dans les mains,
On va le respirer à tout
moment, notre lutte ne sera pas en vain,
Avec nos codes, nos
sorties, nos potes, nos vies commencent,
Marchant sur ce gros fil
de fer sur lequel on se balance,
Macadam, macadam, le
bitume fut longtemps notre scène préférée,
Nous affranchissant des
Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,
Vivant les après-midis
d'été, avec une nouvelle frénésie
Il n'y a jamais de mots
vains dans notre silencieuse anarchie,
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