samedi 29 mars 2014

A song about our anarchy


Je vois le métro démarrer, l'autre à côté reste immobile,

Je vois des ados s'embrasser, le wagon s'ébranle et vacille,

Car dès que le printemps revient, la vie de bohème continue,

Se construisant, croyant à l'impossible sans croire à l'absolu,

On déambule dans les souterrains, sac de couchage à la main,

On est pas tout à fait comme hier, ni tout à fait comme demain,

La nuit on découche dans la ville plusieurs fois,

Le week-end on retourne à la campagne pour rejoindre les bois,

On a notre côté sauvage et notre côté conventionnel,

Vivant nos nouveaux émois et connaissant un autre réveil,

Ces jours la nature se réveille derrière les carreaux embués,

Sur le gazon, le soleil filtré par les branches enlacées,

Accorde de la gaieté à notre rire qui dérègle les marrées,

Et nous accompagne quelques fois dans nos escapades enfiévrées,

Alors nous partons à la recherche de nos paradis perdus,

Tout en torpillant les convenances, déambulant dans les rues,

On réécrit oniriquement nos poèmes déchirés,

Nous fondant dans un décor imaginaire et oublié,

On marche au grès des éventualités dont on ne sait profiter,

Et on ne sera jamais assez normaux pour notre anormalité,



Macadam, macadam, le bitume fut longtemps notre scène préférée,

Nous affranchissant des Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,

Vivant les après-midis d'été, avec une nouvelle frénésie

Il n'y a jamais de mots vains dans notre silencieuse anarchie,



Quand on se met à nu on conserve des images aliénantes,

Plein de visions gravées au fer rouge et parfois violentes,

Surtout désordonnées : une barbe de trois jours, fleurs de papier crépon,

Des grues en papier, des yeux verts, des rires sans le coup des éperons,

Nuits blanches où l'éveillement arrive à vaincre la fatigue,

Tous les murs que nous nous sommes construits comme des digues,

On joue le tout pour le tout à défaut de se ramasser,

De façon mal assurée mais avec la meilleure des volontés,

Et même si « vie » n'a jamais été mon mot préféré,

Je lui voue un culte indéniable depuis que je sais l'aimer,

Y'a toi Brouillard, aussi ceux qui errent avec moi dans les boulevards,

Ceux sont eux qui m'ont soignée, illuminé mon regard hagard,

Renoué mes veines démêlées et calmé mon sang altéré,

Et surtout freiné cette onde de choc qui aurait pu me faire sombrer,

Le corps a trop souffert des névroses, d'une folie bien enfouie,

Pas de mots et pas de couleurs, juste une profonde atonie,

Autour de moi c'était devenu étouffant et encombrant,

Mais il n'est jamais trop tard pour retrouver notre âme d'enfant,

Nous avons été jugés, jugés trop fragiles mais ce temps est fini,

Dorénavant des murs on arrachera le papier peint gris,



Macadam, macadam, le bitume fut longtemps notre scène préférée,

Nous affranchissant des Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,

Vivant les après-midis d'été, avec une nouvelle frénésie

Il n'y a jamais de mots vains dans notre silencieuse anarchie,



Quand la vie est sinusoïdale, on se retrouve tous dans le Retiro,

Reprennent nos sorties écoutant Jimi Hendrix, ambiance rétro,

Plus de place pour les regrets, c'est bien derrière maintenant,

Il n'y a que nous, le ciel bleu et les oiseaux lévitants,

Sans chercher à comprendre car la logique rend tout ennuyant,

Peu importent les mois déjà passés et peu importe le temps,

On ne va pas attendre que le bonheur nous tombe dans les mains,

On va le respirer à tout moment, notre lutte ne sera pas en vain,

Avec nos codes, nos sorties, nos potes, nos vies commencent,

Marchant sur ce gros fil de fer sur lequel on se balance,



Macadam, macadam, le bitume fut longtemps notre scène préférée,

Nous affranchissant des Hommes, des êtres de plus en plus désœuvrés,

Vivant les après-midis d'été, avec une nouvelle frénésie

Il n'y a jamais de mots vains dans notre silencieuse anarchie,


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