Au bord du Skatepark, nos
jambes se balançant dans le vide,
L'aube se dessinait sur
les toits que la rosée rendait humides,
Mon Petit Prince était
là, assez classe et les cheveux bien coiffés,
Légèrement gominés,
avec un beau col roulé,
Son air de dandy paumé
paraissait être parti en fumée,
Il gardait sa veste
ringarde, quelques frisons ébouriffés,
Elles me manquaient nos
conversations philosophiques,
«Ça va ? Oui, et
toi ? Grave »; ainsi que nous fous rires cycliques,
Nos délires dans les
photo-matons, un besoin impérieux,
Maintenant tout a changé,
tout deviens périlleux,
Notre refuge se craquelle
et notre amitié vacille,
Je me rappellerai toujours
de ce matin dans cette ville,
Alors je noircit cette
page de cette encre inaltérable,
De cette vérité, de nos
vérités inébranlables,
Je ne suis pas allée par
quatre chemins, je l'avoue,
Tu as bien réagit Petit
Prince, pas même une moue,
Tu es aussi constructeur
que destructeur, tu sais ?
Et j'ai décidé de faire
un tris dans mes amitiés,
Après une seconde tu as
répondu sans hésitation :
« Quand l'amitié se
perd, on passe des semaines en suspension,
Comme dans le culte de
cette complicité échouée,
Avant quoi que se soit,
j'te donne quelques conseils, écoute-les,
Si tu es perdue, ne
t'arrêtes pas et ne t'arrêtes jamais,
Et ne marches pas seule,
reste avec ceux qui savent t'apprécier,
Si on t'emmerde,
construit-toi un mur, des boules quies virtuelles,
Ignore tout ce qu'il y a
autour de toi, étend tes ailes,
Le monde s'envolera avec
toi, tu sais ce que tu vaux,
Rappelle-toi de mes mots
quand il ne restera que de l'écho,
Et les soirs où ton cœur
gonflera comme une éponge,
Pense que ce n'est pas tes
doigts qu'il faut que tu ronges,
Vis tes sentiments,
exprime l'amour, ta rage et ta joie,
Car tu le mérites bien
plus que tu ne le crois,
Nous ne sommes pas tous
prédisposés au bonheur,
Mais nous pouvons changer
en laissant de côté nos rancœurs,
C'est pas facile, les
cœurs les plus troublés sont gorgés d'encre,
Raison de plus d'écrire,
pour qu'on puisse enfin t'entendre,
Ne perd jamais l'élan à
défaut de perdre ton haleine,
Et ne compte plus jamais
les heures qui s'égrènent,
Je reviendrai dans
quelques jours, des mois ou des années,
Tu me connais ? Tu
m'as connu ? Jamais, pas même touché,
Pense à moi de temps en
temps sans te laisser emporter,
Car c'est dans le souvenir
permanent qu'il ne faut s'ancrer »
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