dimanche 9 mars 2014

De nos vérités


Au bord du Skatepark, nos jambes se balançant dans le vide,

L'aube se dessinait sur les toits que la rosée rendait humides,

Mon Petit Prince était là, assez classe et les cheveux bien coiffés,

Légèrement gominés, avec un beau col roulé,

Son air de dandy paumé paraissait être parti en fumée,

Il gardait sa veste ringarde, quelques frisons ébouriffés,

Elles me manquaient nos conversations philosophiques,

«Ça va ? Oui, et toi ? Grave »; ainsi que nous fous rires cycliques,

Nos délires dans les photo-matons, un besoin impérieux,

Maintenant tout a changé, tout deviens périlleux,

Notre refuge se craquelle et notre amitié vacille,

Je me rappellerai toujours de ce matin dans cette ville,

Alors je noircit cette page de cette encre inaltérable,

De cette vérité, de nos vérités inébranlables,

Je ne suis pas allée par quatre chemins, je l'avoue,

Tu as bien réagit Petit Prince, pas même une moue,

Tu es aussi constructeur que destructeur, tu sais ?

Et j'ai décidé de faire un tris dans mes amitiés,

Après une seconde tu as répondu sans hésitation :

« Quand l'amitié se perd, on passe des semaines en suspension,

Comme dans le culte de cette complicité échouée,

Avant quoi que se soit, j'te donne quelques conseils, écoute-les,

Si tu es perdue, ne t'arrêtes pas et ne t'arrêtes jamais,

Et ne marches pas seule, reste avec ceux qui savent t'apprécier,

Si on t'emmerde, construit-toi un mur, des boules quies virtuelles,

Ignore tout ce qu'il y a autour de toi, étend tes ailes,

Le monde s'envolera avec toi, tu sais ce que tu vaux,

Rappelle-toi de mes mots quand il ne restera que de l'écho,

Et les soirs où ton cœur gonflera comme une éponge,

Pense que ce n'est pas tes doigts qu'il faut que tu ronges,

Vis tes sentiments, exprime l'amour, ta rage et ta joie,

Car tu le mérites bien plus que tu ne le crois,

Nous ne sommes pas tous prédisposés au bonheur,

Mais nous pouvons changer en laissant de côté nos rancœurs,

C'est pas facile, les cœurs les plus troublés sont gorgés d'encre,

Raison de plus d'écrire, pour qu'on puisse enfin t'entendre,

Ne perd jamais l'élan à défaut de perdre ton haleine,

Et ne compte plus jamais les heures qui s'égrènent,

Je reviendrai dans quelques jours, des mois ou des années,

Tu me connais ? Tu m'as connu ? Jamais, pas même touché,

Pense à moi de temps en temps sans te laisser emporter,

Car c'est dans le souvenir permanent qu'il ne faut s'ancrer »

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