Certains aiment la mer et
moi la terre enflammée,
Je préférais les monts
et toi les lisses galets,
Nous nous sommes dit au
revoir d'une voix trop pâteuse,
Avec ces mots absurdes
lâchés au téléphone,
Des mots et des indices
pêle-mêle, des phrases douteuses,
Ensuite je suis disparu,
le ciel était morne,
Si tu me le demandes, je
m'exile sur un phare,
Perdu dans la houle, dans
un brouillard blafard,
Il n'y aura que l'humidité
que je redoute,
L'océan, ses confins cyan
dessinant mes doutes,
Toi tu ne sera plus jamais
femme de marin,
Et moi j'aime une sirène
qui ne me doit rien,
Mais sur cette aire
d'autoroute, le tintement des néons,
Me rappelle que la paix ne
sera pas durable, eh non,
Parce que mes braises ne
sommeillent, elles sont incandescentes,
Un volcan de magma
toujours plus bouillant, plus violent,
Même si mes sentiments
connaissent des montées, des descentes,
Mes entrailles, elles, se
sont retenues affreusement,
J'ai les yeux piqués par
la fumée, autodafé de mes pensées,
Je ne sens plus les
ampoules des brûlures, mon estomac altéré,
Puis je vais chasser mes
idées noires et mettre un peu de baume au cœur,
Déraciner ce qui fait
ombrage à ma liberté, mes humeurs,
Les vrais adieux c'est
quand on oublie les détails,
Ou quand un jour on ne
reviens plus au bercail,
Je me rappelle des
aspérités de ta chambre,
Et des promesses dans le
creux de ton oreille,
Quand au soleil levant ta
peau devenait ambre,
Que des souvenirs qui
investissent mon sommeil,
Dîtes-moi, dois-je
choisir l'amour ou les flammes tout court ?
Dans le doute je préfère
courir, je cours toujours,
Un jour la solitude me
fera changer d'idée,
Tes sentiments se seront
peut-être dilués,
Tu ne croira certainement
pas un traître mot,
Mais nous sommes
complémentaires comme le feu et l'eau,
Ainsi que l'air ou la
terre, le mutisme et la parole,
Les hirondelles qui se
cherchent, et le briquet et l’alcool,
Je te vois, tu coches les
jours sur ce vieux calendrier,
Je ne désespère pas de
revoir ce que je laisse derrière,
Cet appart' avec des vues
sur la mer, ton cendrier,
Des souvenirs salés sous
les halos des lampadaires,
J'ai les yeux piqués par
la fumée, autodafé de mes pensées,
Je ne sens plus les
ampoules des brûlures, mon estomac altéré,
Puis je vais chasser mes
idées noires et mettre un peu de baume au cœur,
Déraciner ce qui fait
ombrage à ma liberté, mes humeurs,
Depuis j'ai cramé une
bibliothèque, une mairie,
Aujourd'hui, l'épave
d'une maison de poutres pourries,
Je remue peut-être le
couteau dans la plaie,
Dans ce tumulte profond
c'est facile de flancher,
Je suis tout feu tout
flamme, je sais ce qui est vrai,
Mais par saccades j'arrive
enfin à respirer,
Mes pupilles sont des
explosions scintillantes,
Des feux d'artifices et
des coulées brûlantes,
Des embrassements confus,
des embrasements,
Des flammes enragées et
orangées, un torrent,
Et le claquement de mon
briquet m'accompagne,
Je suis chamboulé et
intoxiqué de hargne,
Mais je reviendrai et mes
mains sentiront la poussière,
Les sentiments en
bataille, les cheveux couverts de cendres
Je reviendrai sans avoir à
surveiller mes arrières,
Avec un bouquet de
violettes pour que tu n'aies plus à m'attendre,
J'ai les yeux piqués par
la fumée, autodafé de mes pensées,
Je ne sens plus les
ampoules des brûlures, mon estomac altéré,
Puis je vais chasser mes
idées noires et mettre un peu de baume au cœur,
Déraciner ce qui fait
ombrage à ma liberté, mes humeurs.
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