vendredi 5 septembre 2014

L'homme du Stallag

Pour L.F






L'homme du Stallag






Je suis poète et n'ai pas peur de rester sur ton tombeau,


La main sur la pierre lisse et froide peut-être trop,


Je suis venue te revoir mais rien n'était comme avant,


Ne reste ici qu'une simple plaque d'ancien combattant,


Entends-tu l'onde nerveuse qui coule derrière l'église ?


Un ruisseau qui musarde dans cette vallée aux feuilles grises,


Tu l'entends ? Ne t'inquiètes pas, je la susurre en chantant,


Cette douce ode cristalline qu'emporte le vent,


Et j'ai déposé à tes pieds des étoiles déchues,


Aussi des mots nostalgiques que l'amertume rend crus,


Et tu gis et je pleure pour cette vie qui est passée,


Qui pour toi et pour moi maintenant n'est que fumée,


Je reviendrais, malgré ces mots, je ne fais mes adieux,


Car rien n'est plus long que le sommeil de mes aïeux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire