mardi 4 novembre 2014

Les fossoyeurs de la féraille


Les fossoyeurs de la féraille




Le bus sur la route n'est plus qu'un cuirassier,

Pars à l'assaut du bitume, au gré des marées,

Le corbillard bien que rouillé vient de passer,

Les éboueurs le saluent d'une valse insensée,

Autour de nous, tout me semble défiguré,

Ces vautours de fil de fer planent sans nous regarder,

Brouillard, je n'ai plus de mots, n'en ai jamais eu,

Mais j'en lit partout, sur les murs et dans la rue,

Tu essayes de me rassurer et tu souries,

Mais tous les mots que j'apprends, je les oublie,

Ils décident tous de disparaître quand je les sens,

Ceux qui me reviennent on été trop longtemps absents,

Les rares qu'il me restent sont en proie à ces oiseaux,

Dont les sens ont été modelés par des sots,

Carnassiers et qui ont des cous bien décharnés,

Les pupilles vides et des becs avides de vanité,

Ils sont là, ils sont partout, et surplombent le monde,

Mais ne nous approchez pas de vos ailes immondes !

Votre orgueil est vipère, mangez la vipère,

Celle qui regarde de haut et a un cœur de pierre,

Pas d'indulgence, surtout pas, buvez son venin,

Vous serez immunisés contre ce monde malsain,

Ne soyez plus jamais des fossoyeurs aveugles,

Cessez d'enterrer ceux qui n'ont pas suivi les règles,

Cessez d’être fossoyeurs, vous ne serez plus macchabées,

Vous n'aurez plus à vous soucier du poids de vos regrets,

N’écoutez plus l'énervement de vos réveils exsangues,

Ni de la cruauté qui se traduit dans toutes les langues,

Ferraille nous vénérons, ferraille nous produisons,

Finalement seuls vestiges de notre civilisation,

Tout est gris comme le ciel, gris comme leur cœur,

Les gens gris encore, mais les gens gris toujours,

Gris comme l'orage qui dévaste la mer,

Comme les cendres amères, gris comme la poussière,

Et face à tout ça nous sommes là, Aurore et Brouillard

Et quand tu frôles la folie, c'est moi qui cueille tes larmes,

Des larmes amères, des larmes troublées, mais non d'alarme,

Prend ma main car la montagne n'est pas si loin,

On laissera derrière nous ces quartiers lointains

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