samedi 16 novembre 2013

Ludwig

"Les fous sont les seuls sages" (proverbe chinois)


Ludwig



Aimé de son peuple, il devint la bête noire,

Et aujourd'hui presque un phénomène de foire.

Le fou pour certains, le passionné pour d'autres,

Notre intention est de le comprendre, est-ce la vôtre?

Il décida dès son jeune âge de rendre vrais ses rêves,

Avec eux, d'ailleurs, il n'a jamais fait de trêve.

Dès qu'il a pu, il les a toujours servi avec fièvre,

Jamais aucune de ses illusions n'en fut brève.

Sa vie c'étaient les dieux grecs, Homère,Versailles,

Une vie brillante comme les perles de rocaille,

Sans hésiter il a fait d'elle un monde de couleurs

Sans jamais écouter que la voix de son cœur

Sur le siège d'opéra, sa main qui tremble

Ses sanglots dans la voix, les larmes l'étranglent,

Ce maître de la musique qu'il admire,

Cet homme qui symbolise pour lui l'Avenir

Lui en fera voir voir de toutes les couleurs,

Il profite de son argent, de son ardeur,

Mais il ferme les yeux, ses personnages consolent ses douleurs,

C'est pour ça qu'il le garde à ses côtés, sans aucune rancœur,

Il a convertit avec goût la sève en ambre,

Mais sous la main de l'état son dos se cambre,

Il essaye de résister, ne veut surtout pas fléchir,

Les obstacles ils les écarte, ne veut plus y réfléchir,



Son nom était Ludwig, c'était d'autres qui le faisaient rêver,

Avec Achille et Lohengrinn il demandait à s'envoler.

Bien haut dans ses montagnes, le vent de liberté,

Souffle dans ses cheveux, brume de ses secrets



Avec sa cousine, la montagne il regardait

Et comme elle au mat d'Ulysse il rêvait de s'attacher,

Elle la Mouette libre des Océans furieux,

Lui l'Aigle royal privé de ses Cieux

Ce mariage avec la sœur de sa confidente, quelle belle image !

Il refuse cet attachement, le repousse comme un mirage

Tant pis pour ta complice, plus jamais d'imposture

Dès ce moment, avec les tiens c'est la déchirure

Le peuple attendait tant de toi, cet enfant roi qui rayonnait,

Cette beauté froide par moments, cette taille qui imposait...



Ton nom était Ludwig, c'était d'autres qui te faisaient rêver,

Avec Achille et Lohengrinn tu demandais à t'envoler.

Bien haut dans tes montagnes, le vent de liberté,

Souffle dans tes cheveux, brume de tes secrets



Tous les châteaux que tu as fait bâtir,

Ce sont eux qui ont forgé ton souvenir,

Tes ouvriers supportaient le poids de ton zèle,

Et sur toi pesait trop lourd le poids de tes ailes.

Tes ailes de cygne, qui t'ont étés volées,

Sans tes plumes arrachées tu ne peut t'échapper,

Tu ne pleures pas, tu refuses de te lamenter

Quelque part dans tes songes tu t'es déjà réfugié

Les légendes pour survivre à un monde trop pieux,

Où les rêves stagnent, voilà ton monde marécageux,

Ta Bavière, hameau de paix, de tranquillité,

Devins ensuite la forêt d'une bête traquée,

Mais tu ne vois pas le piège qu'on va te tendre,

Et il sera bientôt trop tard pour t'en défendre,



Ton nom était Ludwig, c'était d'autres qui te faisaient rêver,

Avec Achille et Lohengrinn tu demandais à t'envoler.

Bien haut dans tes montagnes, le vent de liberté,

Souffle dans tes cheveux, brume de tes secrets



Un coup de poignard, une lame damnée,

Ou peut-être une balle, peu importe : tu es trompé

Avec toi, dans les eaux tu emportes ton meurtrier.

Jouant perfidie et cruauté, à la mort il t'a mené

Pourquoi suivre encore ces hommes au cœur de pierre ?

Dans l'eau un visage souri, ta jeunesse et Wagner,

Au loin, vers le lac un chant de pèlerins retenti,

Touché, atteint, écorché vif tu le suis sans un cri.

Ton cœur troublé se tourne encore une fois vers Sissi,

Sans l'avoir jamais aimée, combien tu l'as chérie !

Dans tes légendes, elle t'a toujours accompagné,

À présent c'est toi qui va les constituer.

Ton âme s'échappe de l'onde, bien haut dans l'éther

Du haut de tes cimes tu dis adieu à ta Bavière



Ton nom était Ludwig, c'était d'autres qui te faisaient rêver,

Avec Achille et Lohengrinn, aux cieux tu t'es envolé

Bien haut dans tes montagnes, le vent de liberté,

Souffle dans tes cheveux, brume de l'Éternité.


2 commentaires:

  1. "Tes ouvriers supportaient le poids de ton zèle
    Et sur toi pesait trop lourd le poids de tes ailes"
    J'adore!!! C'est super joli! et le refrain est super bien écrit, le rythme aussi est léger et régulier. C'est simple et poétique, comme ton autre slam "Je me traîne"
    Je vais me renseigner sur cet homme qui semble te fasciner!
    Et continue! Vivement votre mise en musique!

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    1. Merci! C'est Atacama qui va être contente! Oui Louis 2 nous a fascinées toutes les deux pour sa liberté complétement assumée et son avance sur son temps même si tout n'étais pas "brillant comme les pierres de rocaille"

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