C'était lors d'un
concours de bulles de malabar,
C’était en primaire et
leur amitié démarre,
Voici l'histoire de Borja,
Ludo, Alicia et Ana,
Les anecdotes ils les
collectionnent par ci, par là,
Ensembles ils ont forgé
leur propre tour de Babel,
Savaient que tout n'est
pas qu'image et que la vie est belle,
Balades en moto sur Gran
Vía, honte aux champs Élysées,
La ville leur semblait un
village, Madrid leur appartenait,
Une routine, des marathons
de Game of Thrones chez Ana,
Des souvenirs d'ados, des
choses de ce temps là,
Ludo le « gabacho »
était le franchouillard de la bande,
Ses parents étaient venus
auparavant de la Lande,
Souvent il prenait une
guitare et chantait Renaud,
Il n'y avait que la
musique qui lui tenait chaud,
Borja et sa dégaine sweat
et crâne rasé, crête au milieu,
Ne connaissait que la loi
de la rue, pour lui c'était le mieux,
Il traînait pas toujours
avec des types très nets mais n'empêche,
Il était tous les matins
devant le lycée pour qu' on ne le repêche,
Jamais comme son cousin
seringue au bras du jour au matin,
Il rêvait de sortir du
trou, d'un destin tout sauf anodin,
Alicia avait pété les
plombs et quitté le lycée,
Sans réelles raisons, une
adolescence désabusée,
Ensembles, chacun avait
l'air important, heureux et entouré,
Dormant à quatre après
une soirée bien trop arrosée,
C'était le temps des
cafés bondés lors des matchs du Barça,
Des balades errantes, Call
of Duty entre Ana et Borja,
Leurs mots s'envolent,
volettent dans le vent où rient des voix,
Échos sonores suspendus
dans l'oxigène, pas de comment ou de pourquoi,
Il y a des ados qui se
perdent, des affinités qui se ratent,
Il y a des phases qui se
ferment, stagnent ou se rattrapent,
Il y a de ces gens là qui
te retournent et ne font que passer,
Il y a des ces histoires
là, qui te crament la vie et partent en fumée,
Les soirées tequila au
bar d'un resto mexicain,
Les fous rires qui
aidaient à se reprendre en main,
Des courses sur les quais
de métro, les pâtes collantes de Ludo,
Des retours du lycée
parlant flamenco et jeux vidéos,
Il y avait aussi et
toujours les sentiments refoulés,
Qui sous les vecteurs et
Molière avaient été cachés,
Car on n'est jamais très
sérieux lorsqu'on a dix sept ans,
Et encore plus si l'on ne
se voit que comme un cœur errant,
Parcourant les rues,
trouvant les mêmes gens tous les jours,
Luttant pour atteindre la
lumière, ne pas être à contre-jour,
Essayant de ne pas perdre
la cadence, suivre ce rythme poisseux,
Tous les jours le pieux,
chaise de cours, cantine, de nouveau le pieux,
Pour atteindre une
normalité que personne ne sait définir,
On apprends à mettre
entre parenthèses ce qui nous fait tenir,
Alors pas étonnant que
chacun en ait marre d'attendre,
D'attendre tout et rien et
d'avoir des comptes à rendre,
Ana se lassa de Ludo alla
dormir, éteint son portable,
L'attente devant son chat
Facebook devint insupportable,
Finies les conversations
devant l'écran jusqu'à quatre heures,
Si quelqu'un avait une
solution ils étaient preneurs,
Puis il n'y eu plus de
sorties pour oublier les parents,
Il y eu des mensonges, des
pardons pas très parlants,
Les études supérieures
ainsi que les galères étudiantes,
Ils se sont dispersés,
c'est désormais le temps des amitiés errantes.
Leurs mots s'envolent,
volettent dans le vent où rient des voix,
Échos sonores suspendus
dans l'oxigène, pas de comment ou de pourquoi,
Il y a des ados qui se
perdent, des affinités qui se ratent,
Il y a des phases qui se
ferment, stagnent ou se rattrapent,
Il y a de ces gens là qui
te retournent et ne font que passer,
Il y a des ces histoires
là, qui te crament la vie et partent en fumée.
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