dimanche 23 novembre 2014

Il est 7h, j'ai 18 ans


Il est 7h, j'ai 18 ans



Il est de nouveau sept heures, hurlement du réveil,

Derrière les rideaux c'est un nouveau jour qui s'éveille,

Cernes et café, fatigue et chaussettes dépareillées,

Musique, Jimi Hendrix, écouteurs, chemin du lycée,

On se salue, sourire de façade peur de vous briser,

Ancienne connaissance, dispute et agressivité,

Tu ne me connais pas chérie, ne m'as jamais connu,

Ta rancune tu peux te la ranger dans le...mais chuuuuuut,

Conversations philosophiques avec les vraies amitiés,

Engagement, indignation, et pacifistes assassinés,

Jaurès, Gandhi et ce bon John Lennon, qu'est-ce que tu en dis ?

Moi aussi j'imagine, rêve d'une utopie ensevelie,

Et je m'enlise, je m'enlise, sans pouvoir en sortir,

Pas de pourquoi, pas de comment, juste peur de l'avenir,

Après c'est psy évidemment, on ne peut pas faire autrement,

Deux comprimés par jour et va sortir, va voir des gens !

Ta gueule ! Je ne suis pas un dépotoir à pilules ! Tu sais ?

Aujourd'hui j'ai 18 ans et je suis totalement paumée !

J'ai compris que la pilule du bonheur n'existait pas,

Et il n'y a plus rien ici qui puisse guider mes pas,

Je suis parfois misanthrope et amoureuse de l'humain,

Parfois je m'enflamme puis de nouveau tout paraît vain,

En ce moment il n'y a que des mauvaises nouvelles : d’Israël, la Palestine,

Je me demande : Pourquoi c'est dans la guerre que l'humain s’obstine ?

Après des siècles de douleur, de misère et de conflits,

On dirait que le désespoir versé jamais ne suffit,

Après les génocides, les « plus jamais pour nos enfants »,

Peut-on encore échapper à ce futur avilissant ?

On vit dans l'ennui qui nous engourdit tous les jours,

Que des journées absentes, n'éxiste-il aucun détour ?

« Vivre » est devenu « survivre », en quoi consiste notre société ?

Des générations qui s'articulent autour de simples billets ?

Des noms de syndromes pour ce qui n'est pas définissable,

Et on nous répète que nous ne sommes que des grains de sable,

Perdus dans une nébuleuse bien trop compliquée,

Qu'avec notre acharnement nous avons fabriquée,

Les secondes s’évanouissent, sont dépulpées, inconsistantes,

La peur nous ronge, peur de l'échec sociétal, de la pente,

Qui nous sépare de nos rêve et nous tient à distance,

Peur du « gain de temps, gain d'argent », de cette concurrence,

Peur de la différence, mais où est notre délivrance ?

Pour répondre il faudrait d'abord équilibrer la balance,

Il faudrait nous réinventer, voir plus loin des clichés,

Assumer les erreurs et ne plus jamais les répéter,

Croire en nous et dans les autres et cesser d'être si méfiants !

Et cesser de croire en l'impunité des dirigeants,

Démonter cette « way of life » standardisée pour nous,

Car le monde est à moi mais il est aussi à vous,

Alors je pourrais me lever à sept heures du matin,

Fêter enfin mes 18 ans sans peur du lendemain,

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