lundi 29 décembre 2014

Le Royaume des Hommes


Le Royaume des Hommes



Icare aussi a volé avant de s'écraser,

Contre le bitume froid tous les jours lacéré,

Par des montres qui crachent de la suie invisible à nos yeux,

Car le Royaume des Hommes est devenu un non-lieu,

Longtemps j'ai marché dans les rues en bon solitaire,

Dans les dédales d'un labyrinthe de plastique et de pierre,

Et j'ai vu les hommes, les machines et les animaux,

Entendu le fracas des autos, l'inconsistance des mots,

J'ai vu des êtres affligés de vérités récriées,

Une faune indistincte tout le temps bousculée,

J'ai vu le métro qui vomissait des passants,

J'ai senti la chair et entendu les cœurs battants,



J'ai écouté leurs tracas,

Et aboyé leurs chansons,

J'ai tant pleuré leur trépas,

Longtemps gardé leur maison,



J'ai aussi vu des enfants qui tuaient des moineaux,

Alors allons-y, allez-y, tuez tous tous les oiseaux,

Tuez l'hirondelle, elle n'apporte point le printemps,

Tuez l'hirondelle, elle a vécu trop longtemps,

Tuez la colombe, la paix n'est plus durable,

Tuez la colombe car j'ai honte de vos semblables,

Tuez la corneille, tuez le corbeau,

Peu importe, en fin de compte, ce ne sont que des oiseaux!

Dans le Royaume des Hommes j'ai connu trop d'êtres ailés,

Qui regardaient le ciel de leurs yeux désabusés,

Et moi, dogue casi aveugle, je vous raconte l'histoire,

De ce Royaume étrange que je traverse matin et soir.

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