samedi 9 mai 2015

L'aube de février




L'aube de février



Quand sur les toits de Madrid, l'aube se levait,

Quand le cœur de la ville battait sous nos pieds,

Ou quand les rues jouaient à essaimer nos pas,

C'était le temps du soleil, ce dévoreur de joie.



La nuit nous partions sous les distorsions lumineuses,

Les terrasses, les saltimbanques, les galeries piteuses,

Les odeurs douceâtres ou épicées, les cafés,

Quand tout semblait perdu, nous restait ce quartier.



Chacun évolue et se construit parmi les hommes,

Et seuls nos alliés guérissent tout ce que nous sommes:

Horriblement semblables et pourris d'exigence,

On avance malgré les doutes et la violence,

L'incommunicabilité et l'hypocrisie,

Les erreurs et la peur, et les pleurs et les cris.



Nous vivions entourés de fervents apatrides,

Aux accents entêtants et aux paroles rapides,

Ces agitateurs nous disaient d'ailleurs souvent,

Que malgré la gangrène sociale, l'espoir est latent,

Que nos rêves ne sont pas de simples utopies,

Que sont bien réelles nos évanescentes folies.

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