L'aube
de février
Quand sur les toits de
Madrid, l'aube se levait,
Quand le cœur de la ville
battait sous nos pieds,
Ou quand les rues jouaient
à essaimer nos pas,
C'était le temps du
soleil, ce dévoreur de joie.
La nuit nous partions sous
les distorsions lumineuses,
Les terrasses,
les saltimbanques, les galeries piteuses,
Les odeurs
douceâtres ou épicées, les cafés,
Quand tout
semblait perdu, nous restait ce quartier.
Chacun évolue
et se construit parmi les hommes,
Et seuls nos
alliés guérissent tout ce que nous sommes:
Horriblement
semblables et pourris d'exigence,
On avance
malgré les doutes et la violence,
L'incommunicabilité
et l'hypocrisie,
Les erreurs et
la peur, et les pleurs et les cris.
Nous vivions
entourés de fervents apatrides,
Aux accents
entêtants et aux paroles rapides,
Ces agitateurs
nous disaient d'ailleurs souvent,
Que malgré la
gangrène sociale, l'espoir est latent,
Que nos rêves
ne sont pas de simples utopies,
Que sont bien
réelles nos évanescentes folies.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire